Canadian Tibs
Voici le blog d'un français exilé à Montréal pour un an! Une autre pièce du puzzle "blogger around the world" vient de se mettre en place. Entrez mes amis dans mon nouvel univers.
Tuesday, September 26, 2006
Monday, September 25, 2006
Forever Young
Le gros batiment qui ressemble à un phallus, c'est l'immeuble principal, celui des "gens sérieux" c'est à dire des scientifiques.
Maintenant je vais vous raconter la rentrée des classes dans une université américaine. Tout d’abord, il faut savoir que l’Université de Montréal est la deuxième université du Canada en termes du nombre d’étudiants. Nous sommes environ 50 000 élèves. L’université est vraiment immense, elle couvre trois stations de métro et les locaux sont vraiment impressionnants. Il y a soixante départements différents, les scientifiques sont comme d’habitude les plus privilégiés, ils ont le plus grand pavillon alors qu’ils ne sont pas les plus nombreux. En plus, ils sont vraiment à la pointe de la technologie, il y a un accélérateur de particules dans les sous sols et il paraît même que la bombe atomique aurait été conçue ici durant la seconde guerre mondiale par Einstein et ses copains chimistes. Ce ne sont pas des conneries, il y a des parties des sous sols qui sont condamnés et classées top secrets. Moi, je fais partie de la Faculté des Arts et des Sciences, on est 6 000 dans un bâtiment moche en briques rouges (mais pas irradiée… je rigole rassurez-vous… et puis en même temps eul’ brique rouge, ça rappelle des souvenirs). Il faut donc vous imaginer une rentrée des classes avec 50 000 étudiants. Le matin, le métro est bondé, les bus sont saturés, les parkings débordent littéralement. C’est incroyable, tant de personnes se rendant au même endroit pour étudier. J’ai vraiment eu l’impression d’être une fourmi dans toute cette masse et j’ai quasiment eu un début d’agoraphobie. On se sent tout petit face à ces groupes informes, une petite chose insignifiante,…
Aperçu d'un matin ordinaire dans le métro de Montréal, sur la ligne de l'université (ici arrêt Université de Montréal)
Les cours sont en général assez différents de ce qu’on connaît en France. Ici, on fait une grande (très grande) place au travail personnel. Les cours ne sont pas des leçons magistrales où le professeur anone en lisant ses notes (au mieux le bouquin qu’il a écrit). Ici, une grande place est faite au dialogue et à l’interaction. Les cours sont alors beaucoup plus vivants et les élèves plus décomplexés face aux professeurs. Voilà une bonne leçon pour le système français, c’est un concept à importer. Donc, les élèves interviennent n’importe quand et souvent pour n’importe quoi. Leurs questions sont assez bizarres des fois et ne mènent quelques fois à rien mais les profs répondent quand même. Exemple : « S’il te plaît, tu peux tu m’expliquer comment les nomades touaregs ont pu traverser les frontières entre la Namibie et le Niger avant qu’elles existent ? » Voilà le genre de questions débiles, c’est limite si j’allais lui dire qu’elle avait sa réponse dans la question, ben oui, si la frontière n’existe pas, tu passes comme tu veux… Bref . On est plus encadré qu'en France et c'est un peu génant parce qu'on ne peut pas vraiment faire ce qu'on veut. Il faut faire ses devoirs chaque semaine sinon on c'est paaaaaas bien, bouh le vilain il a pas fait ses devoirs... Je me suis également rendu compte qu'en France on réflechit beaucoup trop et on se pose trop de questions. On est vraiment complexé, on a toujours peur du jugement des autres. Ici, ce n'est pas un souci, les questions sont vraiment simplissimes et ça ne fait pas forcément avancer le cours mais on comprend un peu mieux. Par exemple, en sociologie j'avais un travail à rendre, on avait cinq questions sur des textes à lire. Moi, j'ai répondu en long en large et en travers, j'ai cherché des réferences, j'ai cité des auteurs, j'ai devéloppé mes arguments au maximum. j'ai fait comme en France, mais en fait le prof a corrigé ma copie et m'a dit que certes c'était bien mais que trois lignes auraient suffi pour répondre... Grrr, moi qui avait gratté deux copies doubles... Sinon, on tutoie les professeurs ici, ça fait assez bizarre mais on s’habitue très vite. J’ai testé « ça t’embêtes si je te rends mon travail demain ? » voilà c’est très drôle mais en même temps c’est étrange car on désacralise la figure du prof. Il n’est plus au dessus de nous. Il est juste comme un guide, quelqu’un qui va nous aider. C’est assez agréable finalement. Ce qui est vraiment bien aussi, c’est que les profs reflètent la société québécoise, ils sont vraiment cools par nature et très différents les uns des autres. J’ai un prof africain (mélangeant allégrement accents africain et québécois), une prof chinoise,…Donc, le travail ici est très différent, il y a beaucoup de lectures à faire avant d’aller en cours (mes camarades de Human Rights in International Relations savent de quoi je parle, il faut juste l’imaginer multiplié par quatre cours). Et comme les professeurs ici sont très respectueux de la loi, on doit payer notre recueil de texte qui n’est en fait qu’un gros bloc de photocopies. En fait, en France, on fait la même chose, les profs photocopient les livres et nous les donnent, il pourrait y avoir des manifestations si les profs imaginaient nous faire payer des pauvres photocopies !!! Ici, non on respecte les droits d’auteur et on est obligé de payer de trente à cinquante dollars pour un recueil. C’est quelque chose qui m’a beaucoup frappé ici : le grand respect de la loi : en France, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, au Canada, tout ce qui n’est pas autorisé est interdit. Ça change quand même pas mal de choses. Et surtout que ça devient assez embêtant de toujours payer, c’est limite si le plan de cours n’est pas payant ou si le prof ne demande pas un pourboire à la fin du cours (n’oubliez pas le guide). L’université gagne énormément d’argent, les droits de scolarité sont exorbitants et tout le monde ne peut pas se permettre d’étudier. Mais ce qui est sûr, c’est que les gens sont motivés pour bosser à fond, tu m’étonnes à 5 000$ la session… sans compter les frais d’inscription, l’assurance médicale, les livres, le logements,… ici, on paye pour prendre un cours, plus on en prend, plus on paye cher. Le pire dans tout ça, c'est que ça laisse pas mal de personnes sur le carreau ou alors ça oblige les étudiants à trouver une job à côté (oui ici , on dit une job). Ca leur fait des journées très dures. Alors évidemment quand on leur explique que nous on ne paye rien , ils sont un peu jaloux.
Dans l'ordre: la faculté des Arts et des Sciences, la bibliothèque (avec ses vrais livres et ses sept étages, ça change d'un certain IEP, ma salle de cours sur la Chine à la pause.
Sinon, avoir de l’argent c’est bien également. Les locaux sont vraiment bien équipés. On a des vrais fauteuils à roulettes dans les salles (comme une chaise de bureau de PDG), les salles ont toutes un système de vidéo-projection avec un écran de cinéma adapté, les cours sont tous projetés sur powerpoint, il y a des conférenciers qui viennent exprès
pour nous (Mr Descolas du collège de France pour mon cours de sociologie, Mme Li de l’Université de Pékin pour mon cours sur la Chine, un historien du Sénégal pour mon cours sur l’Afrique). Bref, les équipements sont vraiment bons. Tout cela sans parler du centre sportif que j’adore personnellement. Il est génial, énorme et gratuit (cric cric). Il y a tous les sports imaginables : football, soccer, volley, baseball, hockey, hand, basket, squash, tennis, badmington, golf, piscine olympique, sauna, salle de muscu,… Bref, c’est le pied, j’essaie d’y aller deux à trois fois par semaine pour en profiter au maximum. Je me suis remis à la natation et j'avoue que c'est assez agréable de pouvoir nager quand on veut et profiter de toutes ces installations. Surtout quand on sait qu'à la fin de la séance, un bon jacuzzi m'attend.
Monday, September 11, 2006
Dimanche 10 septembre 2006, un des jours les plus particuliers depuis mon arrivée ici à Montréal. Certes, en ce jour, cela fait maintenant pile un mois que je suis parti et que je vis pleinement mon aventure en terre canadienne. Mais ce dimanche a été l’occasion de découvrir une nouvelle facette de cette ville et de ses habitants et surtout de vivre des expériences hors du commun.
C'est également je jour du Seigneur, ne l'oublions pasDepuis mon arrivée, il faut que vous le sachiez, il n’a pas fait beau un seul dimanche. Les éléments semblent s’être ligués contre tous les montréalais qui veulent profiter de leur week-end au soleil. Il a plu sans discontinuité tous les dimanches et chaque lundi, un soleil radieux venait narguer les courageux travailleurs qui têtes baissées, observaient l’astre roi avec envie, enfermés dans leurs bureaux. Il me semblait alors impossible jusqu’à hier de pouvoir expérimenter les vrais dimanches montréalais. Coup de bol, hier, il faisait un grand soleil et le ciel était d’un bleu comme l’azur comme dirait l’autre, sans un nuage à l’horizon. L’occasion était trop belle, je suis allé au parc Mont Royal une fois encore, profiter de la nature et des superbes panoramas à disposition en haut de « la Montagne ». Cette fois, la vue du belvédère était plus agréable car devenu en un mois, un parfait montréalais, je connais maintenant le nom des quartiers, des buildings, des rues,… »Alors, là c’est le 1000 de la Gauchetière, ça c’est la McGill Tower, ça c’est le siège social de la banque nationale du Canada, ça c’est le quartier chinois, ça c’est le stade olympique, ça c’est le Plateau,… J’ai même réussi à repérer ma modeste demeure grâce à mon sens inné et infaillible de l’orientation. Bref, panorama exceptionnel surtout quand on sait l’apprécier (ben oui, il faut monter quand même). Jusque là me direz-vous, rien d’exceptionnel, Thibaud, tu nous mènes en bateau mon grand !! C’est vrai, mais bon, j’aime bien tenir les gens en haleine.
De retour à l’appartement, je rencontre mon colocataire qui s’appelle Vincent (en fait ils s’appellent tous les deux Vincent, donc c’est pratique pour se souvenir des noms). Le bougre vient de finir le semi-marathon international de Montréal… à peine fatigué. Il me propose une petite ballade dans le parc Mont Royal (oui tout s’appelle Mont Royal ici, il faudra vous y faire). Tous les dimanches (quand il fait beau… ;-) n’est ce pas ? ), ce parc est le théâtre de rassemblements spontanés de montréalais en quête de soleil et de détente. Ici, c’est une véritable culture du parc qui s’est mise en place. En France, dans nos jardins publics, nous n’avons pas le droit de marcher sur les pelouses, pas le droit de jouer au ballon, pas le droit de venir avec des chiens, pas le droit… Oui, c’est gentil mais ce n’est pas forcément très agréable. Ici, on a le droit de faire ce que l’on veut, des espaces sont aménagés pour s’installer, on encourage les montréalais à s’asseoir et à jouer, s’allonger sur les magnifiques pelouses bien vertes, on s’adosse aux arbres pour lire, on s’assoit pour jouer de la musique, on s’embrasse non pas sur ces satanés bancs publics mais sur l’herbe, on joue aux cartes, on fait ses devoirs,… Les activités sont très diversifiées et chaque montréalais trouve sa place chaque dimanche dans un parc de la ville. Ah oui, j’oublie de préciser quelque chose d’important, ici, ce n’est même pas la peine de regarder où l’on s’assoit parce qu’il n’y a jamais une seule crotte de chien à terre. C’est incroyable, les français doivent avoir un gêne de résistance qui les empêche de ramasser les excréments de leurs toutous, pourtant ça n’a pas l’air si compliqué, j’ai vu faire alors je vous explique : le chien se met en position, le maître sort de sa poche un petit sac plastique (et oui, il l’avait même prévu, dingue… c’est peut être pour cela que les français ne le font pas, ils ne savent pas que les chiens font caca aussi) et comble du comble se baisse pour ramasser les vestiges oubliés et les porte au plus vite à la poubelle. Je vous avouerai que j’ai été impressionné la première fois : « oh des gens font cela, vraiment, ce n’est pas une blague ? ».
Bref, après ce petit détour, revenons à nos moutons (qui eux aussi font caca, mais ça c’est une autre histoire). Tous les dimanches, au parc Mont Royal, des festivités ont lieu. Ce sont avant tout des rassemblements populaires qui se sont petit à petit institutionnalisés pour devenir des parties intégrantes de la vie dominicale. Tout d’abord, les tam-tams du Mont Royal sont formés par un ensemble de personnes qui jouent des percussions tous ensembles, sans se connaître, juste pour le plaisir de taper en rythme sur des tambours. C’est assez intéressant à voir, il y a toujours des meneurs qui arrivent à imprimer leur tempo (souvent, ils ont un gros tambour, c’est un peu de la triche, mais comme on dit ici, gros tambour…gros son. Gare aux esprits tordus qui ont vu ici une blague d’un goût plus que douteux). C’est joli de voir tous ces gens qui jouent ensemble sur un même rythme, juste pour le plaisir, sans aucune contrainte. Celui là est venu avec sa batterie, celui ci avec son djeumbé , cet autre avec une caisse claire. Petit à petit, certains s’en vont, d’autres prennent la relève. Ils se mettent tous en cercle et jouent. Les spectateurs s’assoient sur la butte toute proche et se laisse bercer par les tam-tams. D’autres plus intrépides se laissent envahir par le rythme et dansent sans aucun complexe.
Un autre événement dominical est constitué par les batailles organisées par les fanatiques de Fantasy. Au début, je n’ai pas tellement compris pourquoi un mec se baladait avec une hache en plastique, une cotte de mailles et un casque en plein milieu du parc mais j’ai vite vu qu’il n’était pas le seul. En fait, un petit espace du parc est envahi par ces guerriers d’un autre temps (voire d’une autre dimension vu la tête de certains). Il y a bien une centaine de personnes, toutes déguisées, qui se répartissent entre deux équipes et imitent des batailles dans le plus pur style chevaleresque. Au début, c’est assez impressionnant de voir à quel point ils se prennent au jeu et frappent avec force leurs adversaires (je pense même que certains ne sont pas rentrés indemnes de ces confrontations). Ils sont vraiment dans leur personnage et jouent réellement à la guerre. Encore une fois, cet événement est parti d’un petit groupe et a fini par devenir une institution montréalaise avec ses propres règles et ses propres protagonistes. Voilà ce que je voulais vous faire partager aujourd’hui, c’est encore une fois cette joie de vivre qui semble remplir les québécois, ce besoin permanent de sentir la nature et de vivre en harmonie avec les autres. Cette culture de la ballade dominicale au parc était pour moi l’occasion de vous la présenter. Imaginez un seul instant la même chose en France, des gens se rassemblent pour jouer de la musique au parc Vauban à Lille, je pense que la police intervient en les traitant de bohémiens et de hippies attardés. Des gens habillés en chevaliers risquent même de se faire embarquer au poste, et je ne parle même des éventuels batailles de chevaliers… ça dégénérerait très vite et les épées en plastique seraient vite remplacées par des matraques en acier. Donc, après cette petite présentation, toujours rien d’exceptionnel me direz-vous, et oui, je vous taquine, je vous laisse un peu mariner. Comme ça, pour rien, juste le temps de lire cette phrase sans verbe ne servant à qu’à vous embêter… Je vous ai eu… (cris de la foule en délire, « oh non il nous a encore eu, quel provocateur alors…). Patience, vous n’allez pas être déçu.
Figurez-vous chers amis, que j’ai eu le privilège d’assister à une scène inimaginable hier. Personne n’a un jour pensé voir ça, personne ne peut le prévoir, on arrive à peine à le concevoir. Et bien moi, je l’ai vu !!! En sortant du parc, accompagné de mon acolyte Vincent, on a vu un avion de tourisme en plein milieu de la rue. Au début, nous avons cru à une pub ou à un événement de type salon de l’aviation plein air. Mais non, cet avion venait d’être victime d’une panne moteur juste au dessus de l’île de Montréal et avait dû se poser en urgence. Et il est vrai que se poser en plein milieu d’une mégalopole de dix millions d’habitants avec un petit avion, le tout sans moteur, et plus grave encore sans piste d’atterrissage était tout ce qu’il y a de plus banal dans une vie de pilote. Et bien figurez-vous que personne n’a été blessé, aucun véhicule endommagé, pas un bobo… Je vous resitue l’action pour que vous compreniez bien : il y avait énormément de monde assistant au spectacle des tam-tams et au spectacle des batailles du Moyen-Age juste à côté de la route, un match de football américain de l’autre côté de la rue, une circulation dense sur l’avenue du Parc (du Mont Royal, vous aviez deviné bien sûr), il était cinq heures de l’après-midi (donc heure de pointe)et un avion en perdition vient se poser dans tout ce foutoir. Et bien mes amis, je vous dis qu’on l’a échappé belle, il ne reste plus qu’à féliciter le pilote. Bien entendu, une masse impressionnante de camions de pompiers, de police, d’ambulance, de sécurité civile, de militaires,… est vite arrivée pour sécuriser la zone. Je pense qu’il devait y avoir tout ce que Montréal possède en matière de véhicules d’interventions réunis autour du petit avion. C’était amusant de voir la tête effarée des pompiers découvrant le spectacle. Bref, je pense qu’on ne voit jamais cela dans une vie, je n’ai jamais entendu une histoire pareille et pourtant ça m’est arrivée.
Toute cette histoire n’est pas finie, en nous rendant vers la rue Saint Denis pour luncher (tiens, pour une fois ce n’est pas Mont Royal), nous avons vu un autre accident impliquant deux voitures et un quasi accident entre un bus et un camion de pompiers. Bref, l’incident commenté nous lunchons dans un petit restaurant classe baigné par le soleil couchant, nous nous sommes ensuite dirigés vers la maison. En arrivant, Pierre-Yves, notre propriétaire nous propose de partager avec lui et des amis ce qui est une grande expérience culinaire canadienne : l’orignal. Cet animal vit dans le Nord canadien et est extrêmement dur à chasser. Il a un flair incroyable et dépiste les chasseurs à des miles. Pour info, le mot orignal ne vient ni du langage amérindien, ni du langage anglais, il vient en fait…du basque (je vois d’ici qu’un petit suédois doit en ce moment être très intéressé par ce que je raconte).Et nous voici devant des bons steaks de jeune orignal. En plus, ces bouts de viande ont eu une petite histoire également : ils ont été tués par des indiens, échangés par mon proprio contre un autre bout d’orignal, préparés par un québécois et cuisinés par un cuistot français. Autant vous dire que le résultat était fantastique, la viande se coupait à la fourchette et fondait en bouche. Une grande expérience encore une fois venait d’être réalisée.
Saturday, September 02, 2006
Where you live
Enfin, après toute cette attente, après ces deux semaines de silence me revoilà ! Je tiens à m’excuser auprès de mes fans les plus fidèles mais la rédaction d’un article était assez difficile ces derniers jours du fait de démarches administratives (so boring) et de camping impromptu. Comme je le disais dans mon article précédent, j’ai déménagé de ma chambre de 9m² en résidence universitaire, ne comportant aucune cuisine décente, aucune intimité et un confort assez spartiate pour une colocation plus agréable située sur le Plateau Mont-Royal, c’est à dire l’un des plus beaux endroits de Montréal. Le Plateau est le quartier un peu bobo de la riante cité de Ville-Marie (et oui, Montréal s’appelait Ville-Marie jusqu’il y a peu, c’est fou ce qu’on apprend de choses dans ce blog). Situé juste à côté du parc Mont-Royal (dont j’ai déjà vanté les mérites précédemment), à quelques pas de la très chic et très animée Avenue Mont Royal, à quelques blocs de la plus que célèbre rue Saint-Denis, me voici arrivé dans mon nouveau logement Avenue Laurier. L’appartement est extrêmement bien situé, je pense qu’il est difficile de faire mieux : deux supérettes en face, un dépanneur à côté (un dépanneur est celui qui vous dépanne lorsque les supermarchés sont fermés -ce qui est rare vu qu’ils ferment à 22h et sont ouverts même le dimanche- et accessoirement celui qui fournit les ingrédients d’une soirée étudiante c’est à dire de la bière et du vin), un restaurant mexicain absolument divin à dix secondes, un glacier au rez-de-chaussée, un parc public situé à un jet de pierre doté d’une piscine gratuite en été et d’une patinoire libre d’accès l’hiver (cric cric, j’entends d’ici les pinces américaines et argentines s’affoler), le métro et le bus à cinq minutes à pied et bien sûr les bars et restaurants sur Mont-Royal, les boîtes sur Saint Denis, les cinémas, théâtres, salles de spectacles, bibliothèques, centres commerciaux immenses, etc… à deux stations de métro. Bref, vous l’aurez compris la situation est assez idéale, c’est un lieu reposant lorsque le besoin de s’éloigner du centre-ville se fait sentir. Anyway, il y a tout de même un point négatif, je suis assez éloigné de l’université, il me faut huit, neuf ou dix arrêts de métro selon l’endroit où je désire aller sur le campus (et oui ! vive les campus américains de plusieurs hectares, c’est assez grand et ça change quand même beaucoup de notre petit bâtiment en briques rouges à quatre étages au 84 rue de Trévise à Lille). Il me faut en moyenne trente à trente-cinq minutes pour m’y rendre, mais je préfère vraiment perdre une heure dans le métro que de me loger pendant un an là haut, croyez-moi !
L’appartement de la colocation est un 7 ½ c’est à dire que selon les normes du Québec c’est assez grand et il fait l’angle sur la rue. Il y a un grand salon télé, une cuisine, deux salles de bains, quatre chambres et l’incontournable terrasse sur le toit. Il y a donc trois niveaux pour cinq personnes ce qui est très appréciable pour ne pas vivre les uns sur les autres. Ma chambre est située à l’étage et je la trouve vraiment très mignonne et très fonctionnelle, j’ai même la chance d’avoir un lavabo dans ma chambre (ce qui est bien lorsque tout le monde veut aller dans la salle de bain le matin en même temps le matin… ah les joies de la colocation !). Je viens seulement de m’installer hier parce qu’auparavant, les lieux étaient occupés par une autre personne qui venait seulement pour l’été, puis une personne qui devait prendre la chambre mais qui a changé d’avis, puis par quelqu’un d’autre qui devait juste loger quelques jours également avant d’avoir sa propre chambre… Bref, tout cela a été très compliqué, j’ai fait du camping pendant une dizaine de jours où je vous avouerais que je n’ai pas dormi une seule fois au même endroit durant cette période. Je suis un des seuls de la colocation à avoir pu essayer tous les lits et autres endroits improbables de la maison pour dormir : le canapé-lit du salon, les lits de toutes les chambres, le matelas posé dans le salon, le matelas posé dans une chambre, la couverture posée dans le couloir (ben oui, quand on rentre très tard et qu’on n’a pas de lit et qu’on n’a pas les idées très claires si vous voyez ce que je veux dire, on couche n’importe où). J’ai donc vécu dans ma valise pendant deux semaines et enfin hier j’ai pu tout déballer et redécouvrir avec joie tout ce que j’avais emporté. Ah, la joie de retrouver ces petites douceurs de Bretagne au beurre salé dans le fond du sac ou alors mes DVDs qui s’étaient cachés dans une doublure, ou encore ces petits savons de Marseille encore emballés…Cette ouverture de valises a été un moment assez particulier pour moi. Au moment où j’enlevais tout ce qu’elles contenaient, je me voyais mettre ces mêmes affaires dans ces mêmes valises la veille de mon départ. Et me voici rendu trois semaines plus tard en train de les déballer et de les installer dans mon nouveau nid. Toute l’émotion qui était liée à ces fameux bagages m’est revenue, je me suis vu les acheter, les remplir, les fermer, les peser, les traîner,… que de chemin parcouru depuis les quatre vents ! C’est dingue ce que peuvent représenter deux grands sacs noir et rouge. Toute une vie tenait dans ces deux grandes valises et les ouvrir était comme soulever un voile sur mon voyage. C’était comme si j’ouvrais une petite fenêtre sur la France et que je profitai encore un peu de sa présence, de son odeur, Douce France, doux pays de mon enfance… « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? ». Bref, je m’égare, deux valises, deux pays, un voyage...voilà ce qu’il faut retenir. Après cette petite digression, il est temps de parler de la vie en colocation. C’est une première expérience pour moi et j’avoue que ça me plaît assez. C’est toujours agréable de savoir qu’il y a quelqu’un à la maison avec qui on peut parler et rigoler. C’est marrant de se partager le frigo, de se partager les tiroirs de salle de bain, de se battre pour regarder une émission à la télé, de se répartir les tâches ménagères,… Et surtout, pour sortir ensemble tous les soirs (bars à bières, pub irlandais, billards, bar à chocolat,… que de découvertes !!!). Voilà, vous avez l’explication de mon silence blogistique. Comprenez chers amis que j’avais besoin d’un véritable endroit à moi pour pouvoir écrire au calme, composer un article dans la cuisine ou le salon n’est pas forcément très productif ni facteur d’une qualité exceptionnelle.
Qui dit colocation dit colocataires. Je partage donc ma petite vie montréalaise avec quatre autres personnes aussi différentes qu’intéressantes. Nous avons donc Pierre-Yves, le proprio de l’appart’ qui ressemble à s’y méprendre au parfait cliché du bûcheron canadien ou alors au père Noël, ça dépend des points de vue. Il passe l’automne en Gaspésie à chasser l’orignal ou le caribou. Ensuite, nous avons Vincent qui travaille dans le milieu du cinéma à Montréal jusque décembre pour la promotion du festival des films du nouveau monde (j’entends d’ici la B.A.M. qui frétille). Un autre Vincent est également présent, il va étudier à l’Université de Montréal comme moi, mais en Droit (personne n’est parfait me direz-vous…non je rigole bien sûr). Et enfin il y a Edze qui est hollandais mais qui n’est pas encore arrivé, donc je ne peux pas encore vous dire grand chose sur la gaillard. A côté de cela, dans cette colocation, j’ai rencontré les locataires de l’été, entre Patricia, Fanny et Cyril, les relations se sont vite nouées. Voilà, donc vous avez un petit aperçu de ma vie dans ma nouvelle maison. Vous aller pouvoir présentement m’imaginer dans ma chambre en train de vous écrire ce petit article installé confortablement dans mon fauteuil et écoutant Bob Dylan pour me mettre à l’aise. So, It’s late ya’ know ? it’s time to say good night and good luck !