Canadian Tibs

Voici le blog d'un français exilé à Montréal pour un an! Une autre pièce du puzzle "blogger around the world" vient de se mettre en place. Entrez mes amis dans mon nouvel univers.

Monday, September 11, 2006

Another Sun

Dimanche 10 septembre 2006, un des jours les plus particuliers depuis mon arrivée ici à Montréal. Certes, en ce jour, cela fait maintenant pile un mois que je suis parti et que je vis pleinement mon aventure en terre canadienne. Mais ce dimanche a été l’occasion de découvrir une nouvelle facette de cette ville et de ses habitants et surtout de vivre des expériences hors du commun.

C'est également je jour du Seigneur, ne l'oublions pas

Patritiosme à bicyclette

Depuis mon arrivée, il faut que vous le sachiez, il n’a pas fait beau un seul dimanche. Les éléments semblent s’être ligués contre tous les montréalais qui veulent profiter de leur week-end au soleil. Il a plu sans discontinuité tous les dimanches et chaque lundi, un soleil radieux venait narguer les courageux travailleurs qui têtes baissées, observaient l’astre roi avec envie, enfermés dans leurs bureaux. Il me semblait alors impossible jusqu’à hier de pouvoir expérimenter les vrais dimanches montréalais. Coup de bol, hier, il faisait un grand soleil et le ciel était d’un bleu comme l’azur comme dirait l’autre, sans un nuage à l’horizon. L’occasion était trop belle, je suis allé au parc Mont Royal une fois encore, profiter de la nature et des superbes panoramas à disposition en haut de « la Montagne ». Cette fois, la vue du belvédère était plus agréable car devenu en un mois, un parfait montréalais, je connais maintenant le nom des quartiers, des buildings, des rues,… »Alors, là c’est le 1000 de la Gauchetière, ça c’est la McGill Tower, ça c’est le siège social de la banque nationale du Canada, ça c’est le quartier chinois, ça c’est le stade olympique, ça c’est le Plateau,… J’ai même réussi à repérer ma modeste demeure grâce à mon sens inné et infaillible de l’orientation. Bref, panorama exceptionnel surtout quand on sait l’apprécier (ben oui, il faut monter quand même). Jusque là me direz-vous, rien d’exceptionnel, Thibaud, tu nous mènes en bateau mon grand !! C’est vrai, mais bon, j’aime bien tenir les gens en haleine.

De retour à l’appartement, je rencontre mon colocataire qui s’appelle Vincent (en fait ils s’appellent tous les deux Vincent, donc c’est pratique pour se souvenir des noms). Le bougre vient de finir le semi-marathon international de Montréal… à peine fatigué. Il me propose une petite ballade dans le parc Mont Royal (oui tout s’appelle Mont Royal ici, il faudra vous y faire). Tous les dimanches (quand il fait beau… ;-) n’est ce pas ? ), ce parc est le théâtre de rassemblements spontanés de montréalais en quête de soleil et de détente. Ici, c’est une véritable culture du parc qui s’est mise en place. En France, dans nos jardins publics, nous n’avons pas le droit de marcher sur les pelouses, pas le droit de jouer au ballon, pas le droit de venir avec des chiens, pas le droit… Oui, c’est gentil mais ce n’est pas forcément très agréable. Ici, on a le droit de faire ce que l’on veut, des espaces sont aménagés pour s’installer, on encourage les montréalais à s’asseoir et à jouer, s’allonger sur les magnifiques pelouses bien vertes, on s’adosse aux arbres pour lire, on s’assoit pour jouer de la musique, on s’embrasse non pas sur ces satanés bancs publics mais sur l’herbe, on joue aux cartes, on fait ses devoirs,… Les activités sont très diversifiées et chaque montréalais trouve sa place chaque dimanche dans un parc de la ville. Ah oui, j’oublie de préciser quelque chose d’important, ici, ce n’est même pas la peine de regarder où l’on s’assoit parce qu’il n’y a jamais une seule crotte de chien à terre. C’est incroyable, les français doivent avoir un gêne de résistance qui les empêche de ramasser les excréments de leurs toutous, pourtant ça n’a pas l’air si compliqué, j’ai vu faire alors je vous explique : le chien se met en position, le maître sort de sa poche un petit sac plastique (et oui, il l’avait même prévu, dingue… c’est peut être pour cela que les français ne le font pas, ils ne savent pas que les chiens font caca aussi) et comble du comble se baisse pour ramasser les vestiges oubliés et les porte au plus vite à la poubelle. Je vous avouerai que j’ai été impressionné la première fois : « oh des gens font cela, vraiment, ce n’est pas une blague ? ».

Bref, après ce petit détour, revenons à nos moutons (qui eux aussi font caca, mais ça c’est une autre histoire). Tous les dimanches, au parc Mont Royal, des festivités ont lieu. Ce sont avant tout des rassemblements populaires qui se sont petit à petit institutionnalisés pour devenir des parties intégrantes de la vie dominicale. Tout d’abord, les tam-tams du Mont Royal sont formés par un ensemble de personnes qui jouent des percussions tous ensembles, sans se connaître, juste pour le plaisir de taper en rythme sur des tambours. C’est assez intéressant à voir, il y a toujours des meneurs qui arrivent à imprimer leur tempo (souvent, ils ont un gros tambour, c’est un peu de la triche, mais comme on dit ici, gros tambour…gros son. Gare aux esprits tordus qui ont vu ici une blague d’un goût plus que douteux). C’est joli de voir tous ces gens qui jouent ensemble sur un même rythme, juste pour le plaisir, sans aucune contrainte. Celui là est venu avec sa batterie, celui ci avec son djeumbé , cet autre avec une caisse claire. Petit à petit, certains s’en vont, d’autres prennent la relève. Ils se mettent tous en cercle et jouent. Les spectateurs s’assoient sur la butte toute proche et se laisse bercer par les tam-tams. D’autres plus intrépides se laissent envahir par le rythme et dansent sans aucun complexe.

Un autre événement dominical est constitué par les batailles organisées par les fanatiques de Fantasy. Au début, je n’ai pas tellement compris pourquoi un mec se baladait avec une hache en plastique, une cotte de mailles et un casque en plein milieu du parc mais j’ai vite vu qu’il n’était pas le seul. En fait, un petit espace du parc est envahi par ces guerriers d’un autre temps (voire d’une autre dimension vu la tête de certains). Il y a bien une centaine de personnes, toutes déguisées, qui se répartissent entre deux équipes et imitent des batailles dans le plus pur style chevaleresque. Au début, c’est assez impressionnant de voir à quel point ils se prennent au jeu et frappent avec force leurs adversaires (je pense même que certains ne sont pas rentrés indemnes de ces confrontations). Ils sont vraiment dans leur personnage et jouent réellement à la guerre. Encore une fois, cet événement est parti d’un petit groupe et a fini par devenir une institution montréalaise avec ses propres règles et ses propres protagonistes. Voilà ce que je voulais vous faire partager aujourd’hui, c’est encore une fois cette joie de vivre qui semble remplir les québécois, ce besoin permanent de sentir la nature et de vivre en harmonie avec les autres. Cette culture de la ballade dominicale au parc était pour moi l’occasion de vous la présenter. Imaginez un seul instant la même chose en France, des gens se rassemblent pour jouer de la musique au parc Vauban à Lille, je pense que la police intervient en les traitant de bohémiens et de hippies attardés. Des gens habillés en chevaliers risquent même de se faire embarquer au poste, et je ne parle même des éventuels batailles de chevaliers… ça dégénérerait très vite et les épées en plastique seraient vite remplacées par des matraques en acier. Donc, après cette petite présentation, toujours rien d’exceptionnel me direz-vous, et oui, je vous taquine, je vous laisse un peu mariner. Comme ça, pour rien, juste le temps de lire cette phrase sans verbe ne servant à qu’à vous embêter… Je vous ai eu… (cris de la foule en délire, « oh non il nous a encore eu, quel provocateur alors…). Patience, vous n’allez pas être déçu.

Figurez-vous chers amis, que j’ai eu le privilège d’assister à une scène inimaginable hier. Personne n’a un jour pensé voir ça, personne ne peut le prévoir, on arrive à peine à le concevoir. Et bien moi, je l’ai vu !!! En sortant du parc, accompagné de mon acolyte Vincent, on a vu un avion de tourisme en plein milieu de la rue. Au début, nous avons cru à une pub ou à un événement de type salon de l’aviation plein air. Mais non, cet avion venait d’être victime d’une panne moteur juste au dessus de l’île de Montréal et avait dû se poser en urgence. Et il est vrai que se poser en plein milieu d’une mégalopole de dix millions d’habitants avec un petit avion, le tout sans moteur, et plus grave encore sans piste d’atterrissage était tout ce qu’il y a de plus banal dans une vie de pilote. Et bien figurez-vous que personne n’a été blessé, aucun véhicule endommagé, pas un bobo… Je vous resitue l’action pour que vous compreniez bien : il y avait énormément de monde assistant au spectacle des tam-tams et au spectacle des batailles du Moyen-Age juste à côté de la route, un match de football américain de l’autre côté de la rue, une circulation dense sur l’avenue du Parc (du Mont Royal, vous aviez deviné bien sûr), il était cinq heures de l’après-midi (donc heure de pointe)et un avion en perdition vient se poser dans tout ce foutoir. Et bien mes amis, je vous dis qu’on l’a échappé belle, il ne reste plus qu’à féliciter le pilote. Bien entendu, une masse impressionnante de camions de pompiers, de police, d’ambulance, de sécurité civile, de militaires,… est vite arrivée pour sécuriser la zone. Je pense qu’il devait y avoir tout ce que Montréal possède en matière de véhicules d’interventions réunis autour du petit avion. C’était amusant de voir la tête effarée des pompiers découvrant le spectacle. Bref, je pense qu’on ne voit jamais cela dans une vie, je n’ai jamais entendu une histoire pareille et pourtant ça m’est arrivée.

Toute cette histoire n’est pas finie, en nous rendant vers la rue Saint Denis pour luncher (tiens, pour une fois ce n’est pas Mont Royal), nous avons vu un autre accident impliquant deux voitures et un quasi accident entre un bus et un camion de pompiers. Bref, l’incident commenté nous lunchons dans un petit restaurant classe baigné par le soleil couchant, nous nous sommes ensuite dirigés vers la maison. En arrivant, Pierre-Yves, notre propriétaire nous propose de partager avec lui et des amis ce qui est une grande expérience culinaire canadienne : l’orignal. Cet animal vit dans le Nord canadien et est extrêmement dur à chasser. Il a un flair incroyable et dépiste les chasseurs à des miles. Pour info, le mot orignal ne vient ni du langage amérindien, ni du langage anglais, il vient en fait…du basque (je vois d’ici qu’un petit suédois doit en ce moment être très intéressé par ce que je raconte).Et nous voici devant des bons steaks de jeune orignal. En plus, ces bouts de viande ont eu une petite histoire également : ils ont été tués par des indiens, échangés par mon proprio contre un autre bout d’orignal, préparés par un québécois et cuisinés par un cuistot français. Autant vous dire que le résultat était fantastique, la viande se coupait à la fourchette et fondait en bouche. Une grande expérience encore une fois venait d’être réalisée.


Juste après, pour finir en beauté cette journée exceptionnelle, j’ai commandé ma place de concert pour aller voir Mr Bob Dylan le huit novembre au centre Bell de Montréal. Et comme un plaisir ne vient jamais seul, j’ai aussi pris des tickets pour un match de hockey la semaine prochaine… Montréal-Boston !!! ça promet. Voilà le récit de mon dimanche, alors convaincus par cette histoire extraordinaire ?

5 Comments:

Blogger Arthur said...

Ah ca tu nous as bien eus...
Comment ne pas etre convaincu...??
Ca c'est du dimanche, loin des journees dominicales deprimantes qu'on a tous pu connaitre a cause de la pluie, des devoirs, de l'hiver rigoureux, de la fatigue du samedi... et du fait que c'etait dimanche, tout simplement...
Pas la peine de souligner le style du recit, vu que c'est toujours aussi bon, ca commence a faire repetitif ce genre de commentaire :)
Je souligne juste que les Americains sont des gros porcs mais qu'ils ramassent aussi les cacas des toutous... Interesting.
Merci pour ce crissement agreable moment de lecture mon cher Tibs !

11:40 PM  
Anonymous Anonymous said...

Je ne m'étendrai pas sur les supposées prises de position primaires de certains camarades, enfin je dis ca je dis rien...........vas-y Tibs fini la blague......!! Je voudrais juste rajouter que ces claviers suèdois sont vraiment pourris, mais on fait avec.....
Bref tout ca pour en revenir à l'essentiel de ton article, pas Bob Dy.. c'est qui au fait (Quoi tu connais....c'est bon calmos), pas ces pseudo chevaliers de l'espace, mais plutôt ce retour aux sources même de toute culture...pas besoin d'en dire plus n'est-ce pas...? S'il encore besoin de le préciser, NOUS les basques sommes la référence ultime, c'est un devoir de toute une vie, mais je dois avouer que je m'en sors admirablement bien !!!
J'attends vos remarques pleines de jalousie et de frustration, en attendant je retourne en cours, tout en vous précisant que je serai dès ce soir en week end, longue vie à Erasme et à vous tous !!!!

6:31 AM  
Blogger Tibs said...

Voilà trois petits liens pour vous montrer un peu des images des tam-tams et des batailles de fantasy. Et surtout des images de l'avion qui atterrit.


http://www.youtube.com/watch?v=f9zbR1zrLOQ

http://www.youtube.com/watch?v=x0QibQnVHv0

http://www.youtube.com/watch?v=aah_LMXjASo&mode=related&search=

9:52 PM  
Blogger Arthur said...

J'attendais la reaction du basque de service avec impatience, surtout avec cette poutre enorme que tu lui tendais Tibs...
Je n'ai pas ete decu...

Au fait, ce dimanche, est-ce que c'etait ton premier soleil ??

1:59 AM  
Anonymous Anonymous said...

yayou on parle de mon meilleur pote !

Sinon la seule fois que je squatte pas le mont royal faut qu'un avion se crashe...

3:13 PM  

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