Canadian Tibs

Voici le blog d'un français exilé à Montréal pour un an! Une autre pièce du puzzle "blogger around the world" vient de se mettre en place. Entrez mes amis dans mon nouvel univers.

Wednesday, October 25, 2006

Alone, Together

Une année à l’étranger, une année loin de son pays, loin de ses racines, loin de sa famille, loin de ses amis. Expérience unique, chance inespérée, envol vers de nouveaux cieux. Quitter le nid, démarrer quelque chose de neuf, se mettre en danger, apprendre à connaître le monde comme à se connaître soi-même. Un an de nouveauté, un an d’émerveillement, de contemplation, d’apprentissage, de rires, de larmes, d’amitié, de nostalgie, d’humour, d’amour, de partage... Partir seul face à l’inconnu. Partir seul dans un nouveau pays. Partir seul sans savoir ce que l’on va rencontrer, qui l’on va rencontrer. On peut aisément dire qu’il y a un chemin plus aisé pour s’envoler, moins risqué plus familier. Mais est-il vraiment à envier ? N’y a-t-il pas gloire à conquérir l’Amérique ? N’y a-t-il pas honneur à fouler cette terre et sentir vibrer sous ses pieds un bouillonnement de nouvelles idées et de manières de vivre ? Qui ne rêverait pas de connaître le Canada ? Qui ne voudrait pas moins une fois dans sa vie admirer la coiffure flamboyante de l’été des indiens et le blanc manteau de la saison des glaces ? Toute peine mérite salaire. Toute séparation est difficile mais elle récompensée au centuple lors des retrouvailles. Partir, c’est se quitter pour mieux se retrouver, c’est faire le point sur sa vie, sur ses réflexions, sur ses sentiments. C’est pouvoir dire « tu me manques » ou « je t’aime » comme jamais, c’est pouvoir trouver en soi les véritables liens qui nous unissent à ceux qu’on aime. Oui, cette année, j’ai vraiment réalisé à quel point je tenais à mes proches. Je suis pas seul ici, nous sommes tous ensemble à cet instant. Chacun dans sa vie, chacun dans son pays, chacun dans ses rêves et ses préoccupations. Mais pourtant, malgré les distances, malgré les frontières et les océans, nos sentiments battent à l’unisson. Nous somme seuls mais ensemble. Cette année, chacun a choisi son chemin, chacun va suivre sa voie, vivre son rêve. Parfois, je me dis que j’aimerai bien être en France, mais une autre fois j’ai envie de danser le tango à Buenos Aires, de bronzer à Los Angeles, d’être émerveillé par Osaka, de connaître la Suède, de me dépayser à New York,… j’aimerai être partout et partager cette année avec mes amis. Comment rattraper un an ? Comment vivre mille vies ? Jamais nous ne connaîtrons les uns les autres la même expérience. Chacun vit sa vie à son rythme et je ne saurai probablement jamais ce qu’aurait été ma vie si j’étais parti ailleurs.

C’est une ballade solitaire un samedi après-midi qui m’a donné ces pensées. J’étais en train de regarder le soleil lentement se coucher sur Montréal (mon tréal), j’ai vu le Mont Royal flamboyer de ses couleurs uniques que lui donnent l’été des indiens tandis que le Saint Laurent s’étendait à mes pieds me narguant en reflétant la lumière de l’astre de feu. J’étais seul, au bout de l’île Saint Hélène, seul au bout du monde. Une à une, les lumières de la ville s’allumaient au fur et à mesure que le soleil fuyait. Comment vous décrire cette sensation qui s’est emparée de moi, je me sentais si petit devant ce fabuleux spectacle qui se jouait devant mes yeux. Voir la vie couler dans les veines de la ville, voir son cœur s’allumer de mille feux, son poumon de verdure dominant l’humanité. J’étais en train de regarder le monde et celui-ci ne le savait pas, un petit bout d’homme au bout d’une île au bout du monde s’en était allé chercher la quiétude de la nature et avait finalement trouvé matière à émerveillement. Un petit bout d’homme regardait le monde évoluer et son esprit s’est fait la malle rencontrant en pensée chaque personne à laquelle il tenait. Je n’étais pas seul sur l’île Saint Hélène, tu étais à côté de moi.

Etre ici est pour moi un bonheur inimaginable, la douceur de vivre règne en maître sur cette ville. Je change, j’apprends, je grandis,… Est ce le même garçon qui va revenir en France ? Non je ne pense pas. Je pense que ce garçon a pris son envol en même temps que l’avion qui l’a déposé ici, je pense que ce garçon a pris ses distances une année entière pour pouvoir faire partager au monde ce qu’il a vécu. Ce garçon va enfin pouvoir te dire je t’aime.

4 Comments:

Anonymous Anonymous said...

amis de la poésie du soir bonsoir .. la nuit .. moment propice à toutes sortes de réflexions ... moment intense de divagations en tout genre .. s'envoler vers d'autres horizons pour s'envoler en soi-même ..

je dirais presque merci science po ..

TVB

11:37 PM  
Anonymous Anonymous said...

hummm, tu tla pète ac tes sunglass, je te laisserai un commentaire plus long la prochaine fois, bye ma poule, pattedepoulet62626262626262626262 et aussi 5959595959595959, vive lille, na !

2:44 PM  
Blogger Tibs said...

"How I broke all the magical poetry of this post" by my dear cousin Aurélien. Thx for your comment, It very useful.
See ya'

7:14 PM  
Blogger Arthur said...

ça laisse un peu speechless ce post !...
A la limite ça force même presque la nostalgie à s'installer, ou au moins un brin de mélancolie, alors qu'on n'y est pas du tout prédisposé ^^
Bon ok les néons du Consulat le vendredi soir juste pour avoir accès à Internet ne facilitent pas les choses.
En tout cas il est très beau cet article. Je le relirai...

9:42 PM  

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